Julie se promenait sur la plage de Kerity en ce beau matin de juin. Depuis quelques jours, le soleil avait enfin décidé de percer les nuages jusqu’alors si épais que la jeune fille avait l’impression qu’un couvercle plombait le ciel. Elle était venue de bonne heure chercher des crevettes, les deux pieds chaussés de bottes en caoutchouc jaune et son ciré sur le dos quand son regard fut attiré par une forme dépassant du sable mouillé. Clairement, ce n’était pas un coquillage. Elle pesta après la personne qui avait encore balancé une cochonnerie sur sa plage. Souvent, elle s’y rendait avec une poche en plastique où elle déposait tout ce qu’elle ramassait et qui n’avait rien à faire là.

Cependant quand elle s’approcha pour déterrer l’objet, elle trouva seulement un cube. Il était assez gros et tenait dans sa main, mais il semblait ne pas peser plus lourd qu’une plume. Le polyèdre noir aux arêtes douces ressemblait à une pierre d’onyx. Julie, intriguée par cet étrange cube, décida de le ramener chez elle et le fourgua dans son seau parmi les crevettes.

Des heures plus tard, Julie rentra à son domicile. Après avoir nettoyé et fait cuire sa pêche, puis, elle s’occupa de sa trouvaille. Après l’avoir lavé et séché, elle le bougea en tout sens, le secoua, mais ne découvrit rien, pas d’ouverture, pas de boutons, aucun bruit pouvant laisser croire que quelque chose se situait à l’intérieur. L’objet semblait tailler dans la masse, mais son poids ne correspondait pas à son aspect. Elle pensait le montrer à son pote Yan la prochaine fois qu’elle le verrait, le posa sur sa table de nuit et n’y songea plus.

Après une soirée avec ses amis, Julie retourna chez elle et se glissa dans son lit sans faire attention à sa trouvaille du matin. Après qu’elle se soit endormie, l’étrange cube se mit à luire doucement dans la pénombre, il se souleva et se maintint à quelques centimètres du meuble, de noir, il devint irisé et commença à tourner sur lui-même de plus en plus vite. L’objet projetait des rayons lumineux sur les murs passés à la chaux. Soudain, il s’arrêta brusquement, parût se décomposer en une multitude de centaines de formes plus petites qui tournoyèrent à leur tour. Un léger vrombissement tira Julie de son sommeil, les paupières encore lourdes, un éclair aveuglant l’éblouit. La jeune fille se frotta les yeux, mais quand elle les ouvrit à nouveau tout avait changé. Julie n’était plus dans sa chambre, mais dans une salle cubique au mur d’un blanc opalescent. Un étrange cliquetis se fit entendre, puis tout parût basculer ensuite une voix désincarnée retentit dans une langue qui lui était totalement inconnue.

La pièce d’environ 9 m² ne semblait pas avoir d’issue, les parois lisses aucun système ni mécanisme. Combien de temps resta-t-elle là ? Elle l’ignorait. Elle ne ressentait rien ni froid ni chaud, ni faim ni soif. De temps à autre elle s’endormait et se réveillait sans éprouver le moindre besoin. Puis un jour, une nuit elle n’en savait trop rien, elle sentit de nouveau une petite secousse, le cliquetis, encore un basculement et un des murs s’effaça. Julie avança prudemment, regarda face à elle et découvrit un paysage inconnu, des gens s’exprimant dans des langues diverses. La jeune fille sortit de son cube. Elle réalisa qu’une multitude d’objets comme celui qu’elle venait de quitter parsemait la plaine, d’autres atterrissaient. Julie leva le nez vers le ciel où une double lune semblait l’observer.

FIN


Cher lecteur, je vous laisse à votre imagination pour la suite de cette histoire. Vous en ferez peut-être une belle histoire de SF ou tout autre chose.

Catégories : Journal

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