Il y a des jours où je me dis : à quoi bon ?…

Pourquoi écrire, à part pour me faire plaisir ? Des histoires j’en ai plein la tête, pas besoin de les mettre par écrit pour imaginer un univers, une histoire…

Quand on commence à écrire, et surtout quand on publie — car on peut très bien laisser ses histoires au fond d’un tiroir, sur un disque dur, sans que jamais personne ne les lise —, c’est pour être lu.

Mais voilà, en général, quand on passe au niveau supérieur, qu’on publie, ou qu’on est édité, c’est aussi pour élargir notre lectorat, et c’est bien là que le bas blesse.

On écrit d’abord pour soi, c’est vrai. Mais si ces lignes, que l’on a couchées, que l’on a retravaillées encore et encore sont mises en forme pour un livre papier ou numérique peu importe, c’est pour recevoir une tant soit peu de reconnaissance. Parce que si c’est pour dire : « Moi, je… suis édité » et ne pas vendre un seul livre ou juste une poignée… on perd son temps et on fait perdre son temps aux autres, à l’éditeur entre autres.

Après un certain nombre d’années d’écriture et de publication surtout, mais aussi ma petite expérience d’éditrice, j’en viens franchement à m’interroger.

Je vois passer de bons livres qui restent sans lecteurs…

Et en tant qu’auteur, mais aussi que lectrice, je suis agacée. Pourquoi donc ?

Parce qu’au final, s’il n’y a pas un peu, voir même beaucoup de romance dans un roman, même fantastique (j’écris du fantastique, donc je suis bien placée pour en dresser le constat), le roman reste sans lecteurs. On peut vous passer la brosse à reluire autant que l’on veut, le constat est là !

J’ai entendu maintes fois, « Oh, il y a du sexe ? Non ? Ça ne m’intéresse pas, alors! ». Et que deviennent le talent littéraire, le fond de l’histoire, l’originalité… ? Mais on s’en fout, ma bonne dame, ce qu’on veut c’est du cul !

Pourquoi ne pas aller directement au rayon érotique ou porno, alors ?

Peut-être que moi, j’ai pas envie d’inclure une romance dans mes histoires, peut-être que je n’ai pas envie d’écrire de scènes érotiques. Personne ne s’est jamais demandé si ça ne me cassait pas les pieds…

Eh bien, voilà, c’est dit. Dans 90% des cas écrire une scène de sexe, ça me fait chier! Je préfère le sensuel, soit au sens littéral « ce qui fait appel aux sens » : cela peut être visuel, olfactif, tactile… mais ça peut être tout aussi bien une scène violente, des combats…

Franchement je préfère travailler sur ce que mes personnages ont dans la tête que dans la culotte. J’ai pas envie d’écrire des choses roses, toutes sucrées, mièvres qui feront mouiller la petite culotte de ces dames.

J’aime susciter des émotions, voir même de l’agacement, vous choquer… Pourquoi pas ?

Quand vous lisez un thriller, vous ne demandez pas à l’auteur de mettre de l’érotisme à tous les chapitres.

J’ai envie d’écrire des choses qui percutent ! Trifouiller la cervelle de mes héros. Inventer des univers et même, pourquoi pas, vous faire réfléchir, vous faire frissonner de peur, de dégoût…

Catégories : Journal

4 commentaires

Jacinthe · 25/03/2017 à 18:48

Bon, je ne suis peut-être pas – voire probablement pas du tout – la personne idéale pour débattre là-dessus étant donné le nombre de romances que je lis mais je comprends le fond du problème.

La romance prend de plus en plus d’ampleur, c’est un fait, et les livres présentant une histoire d’amour se vendent apparemment beaucoup mieux que ceux qui en sont exempt. Je t’accorde que cela peut agacer surtout si l’auteur se voit presque contraint d’ajouter une romance pour espérer voir son livre vendu. Il n’est pas rare d’ailleurs de tomber sur un livre avec un réel potentiel, avec personnages élaborés et/ou univers enchanteur par exemple, mais qui se voit malheureusement détruit par l’introduction d’un amour totalement factice…

Je ressens moi-même de temps en temps le besoin de prendre de la distance avec ce genre de lecture et me tourne vers quelque chose de différent. Et je constate qu’il est de plus en plus délicat de trouver un roman sans romance… Autant j’apprécie ce type de livres, autant je ne veux pas systématiquement trouver une histoire d’amour dans chacun de mes bouquins. Si je veux des cœurs et des fleurs, je me dirige vers la littérature sentimentale ^^ Un thriller est un thriller, un drame, un drame, un point c’est tout.

Donc si tu as l’intention d’écrire des romans sans trace aucune de mièvrerie, je suis prenante ! Faire frissonner de peur ou dégoût ? Je veux bien ! Surprendre, choquer ? Je ne demande que cela ! Un roman doit émouvoir, bouleverser son lecteur, et si tu te sens capable d’accomplir une telle chose sans passer par la case romance, alors inutile de te freiner ! Certes, peut-être que le lectorat ne sera pas si élevé mais tes lecteurs pourront pleinement admirer l’étendue de ton talent 😉

    Nathy · 25/03/2017 à 19:42

    Merci.

    Nathy · 28/07/2019 à 22:14

    En relisant ton message, je me suis dit que même si j’ai de la romance dans mes romans, je crois pouvoir dire avec un peu de recul sur certains de mes romans que e crois que j’ai réussi à toucher mes lecteurs autrement par la personnalité de mes vampires, par les scènes pas toujours faciles ni à lire ni à écrire de par leur violence qui justement peuvent susciter du dégout, parfois de la peine, faire frissonner… Je pense à Sang d’Ombre dont certaines scènes sont aux antipodes d’une romance.

Éva Reitzer · 28/03/2017 à 10:33

La même. Ça me gonfle pareil. La difficulté que j’ai à trouver des histoires sans cul ni romance est la même. Je dis pas que j’en écrit pas un peu perdu dans une histoire de fantasy out autre, mais c’est loin… Loin ! D’être ma priorité. Ça me casse les ****** même dans ma vie perso en fait. Mais j’me casse pas la tête, j’écris ce que j’aime.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.