Sophie était à peine couchée après avoir rangé ses affaires qu’elle entendit gratter à sa porte.

— Tu dors ?

— Non, entre. Sophie chercha l’interrupteur à tâtons et alluma.

Mathias en t-shirt et caleçon s’avança puis s’assit près d’elle.

— Je te dérange ? Je peux ?

— Bien sûr que non.

Sophie se poussa et tapota le matelas pour inviter son frère à ses côtés. Le jeune homme s’installa près de sa sœur comme il le faisait des années plus tôt, quand ils passaient des heures à parler jusqu’à ce qu’ils s’endorment.

— Il y avait longtemps, je suis désolé.

— C’est vrai que ça fait un bail que l’on n’avait pas discuté comme ça.

— Quelques années…

— Ouais, je suis un con… j’ai besoin de discuter… lui dit-il en saisissant sa main.

— Qu’est-ce qui s’est passé ?

Sophie baissa les yeux et vit les marques sur ses bras, des ecchymoses bleu-jaunâtre, les restes des injections, des griffures, des entailles. Son cœur se serra en voyant ces vestiges.

Mathias avala sa salive, il avait besoin de se libérer, il n’avait pour ainsi dire rien dit à sa mère que ce qu’elle avait envie d’entendre. Sophie, il savait qu’elle écouterait patiemment.

— Kim… elle m’a quitté. Je l’aime tant… Le mercredi soir, elle m’avait laissé un message pendant que je passais l’audition des frères Jarosz. Elle m’a arraché le cœur. Un mot lapidaire comme quoi c’était fini. Je l’ai appelé et on a discuté, on s’est disputé et je lui ai promis de venir dès le week-end suivant… et j’ai senti qu’elle n’attendrait pas. Le lendemain en cours, je ne pensais qu’à elle, je suis repassé à la maison, je l’ai appelé et sa façon d’être m’a rendu dingue, je suis partie sur un coup de tête. À Paris, j’ai retrouvé Fabien… je n’ai pas tardé à découvrir que lui et Kim s’envoyaient en l’air derrière mon dos et partageaient leur came depuis déjà longtemps. J’étais désespéré, j’ai voulu mourir, je croyais que plus personne ne m’aimait, que personne ne se soucierait de moi et puis un jour tu as appelé, je venais de… me piquer. Tu m’as sauvé petite sœur.

À ces mots, il la prit dans ses bras en pleurant et répéta : « tu m’as sauvé ! » Sophie le sentait désemparé et laissa son frère pleurer sur son épaule, il était si malheureux. Mathias au cours de ces derniers jours avait enfin ouvert les yeux à propos de Kim. Découvrir et admettre ce qu’elle était lui était difficile et le faisait souffrir ; car malgré tout, il l’aimait toujours. Il vida son sac pendant des heures. Il se sentait soulagé même s’il peinait à encaisser.

— J’ai besoin d’aide…

— Je serais toujours là, tu le sais bien.

—… Pas comme moi. Je suis désolé, je t’ai tellement laissé tomber. J’ai été un piètre grand-frère. Mais dis-moi qu’est-ce qu’il y a avec Stan ?

— Rien…

— Rien ? T’es sûre ? Il t’a dévoré du regard pendant toute la soirée.

— C’est compliqué…

— Comment ça compliqué ? Dis-moi, j’ai besoin d’aide, mais je voudrais redevenir le grand-frère que j’ai été. S’il y a un souci, dis-le-moi… Qu’est-ce qui se passe ?

Sophie poussa un long soupir et se mit en devoir de raconter tout ce qui s’était produit depuis le jour où ils avaient découvert sa fugue jusqu’à ce jour où Mathias et sa mère étaient rentrés de Paris.

— Mmm et toi qu’est-ce que tu éprouves pour lui ?

— Franchement, j’en sais plus rien…

— Et cette Justine ?

— Elle me terrifie, elle est complètement cinglée… en plus, maintenant, elle m’a prise pour cible.

Sophie attrapa le portable posé sur sa table de nuit et montra les photos sur Facebook… du moins ce qu’elle retrouva, car les parents de Stan avaient déjà fait le nécessaire.

— Cette fille est complètement malade, je te jure. Elle espionne Stan, elle nous a filmés et après elle m’a appelé et m’a traité de tous les noms, elle m’a menacé et ensuite elle a tout mis sur les réseaux sociaux en se faisant passer pour une victime en prétendant que je lui avais piqué son mec.

— C’est peut-être le cas, après tout tu connais les Jarosz depuis peu.

— Ce n’est pas faux, mais d’après ma pote et la famille de Stan, ça fait longtemps qu’ils ne sont plus ensemble. Il lui manque une case, elle me fait froid dans le dos. Si tu la voyais, elle est super canon, mais tu t’aperçois vite fait qu’il n’y a pas l’éclairage à tous les étages. Elle a drogué Stan et elle l’a violé sur les bords du Cher… si Iwan n’était pas arrivé, vu ce qu’elle lui a fait avaler, pas sur qu’il soit encore en vie. Les pompiers ont dû le ranimer.

— Ah ouais quand même. Je comprends que tu n’aies pas trop envie de sortir avec lui si c’est pour avoir cette cinglée sur le dos. Je suis certain que tu trouveras un bel asiate.

— Possible… là, tu vois, j’ai pas trop envie de sortir avec qui que ce soit et j’ai pas trop envie d’aller en cours tout à l’heure avec ce que l’autre dingue a posté. Je vais m’en prendre plein la tête. J’ai supprimé tout où elle m’avait taguée, je me suis fait insulter par des gens que je ne connais même pas.

— Le premier qui te fait des misères, je lui défonce le crâne !

— J’espère bien que non !

Ils continuèrent de discuter pendant des heures et finirent par tomber de sommeil peu de temps avant que le réveil ne sonne. Sophie l’éteignit d’une main hésitante et retourna entre les bras de Morphée aussitôt. Sa mère ne la voyant pas descendre vint la chercher et trouva ses enfants paisiblement endormis. Lan Anh s’imagina sans peine qu’ils avaient passé une nuit blanche. Elle se rendait compte que Mathias avait besoin d’aide et s’il la trouvait chez Sophie, elle n’avait pas le droit de lui en vouloir. Elle referma la porte doucement et descendit au rez-de-chaussée. Dès que le lycée fut ouvert, elle appela la vie scolaire et informa les surveillants de l’absence de ses enfants. Elle leur assura que Sophie serait de retour à compter du lendemain et que Mathias devait tout d’abord rencontrer un médecin avant de pouvoir revenir en cours.

Pour la première fois depuis des jours, Mathias dormit profondément. Les deux adolescents se réveillèrent vers midi et pendant que Sophie était sous la douche, son frère envoya un SMS à Stan lui demandant de venir après les cours. Il profita de l’absence de sa sœur pour intervertir les cartes SIM de leurs portables et il appela Justine. Lorsque la jeune fille répondit à son appel, il reçut un flot d’insultes adressées à Sophie. Quand il put en placer une, le jeune homme était passablement agacé.

— Ça y est, c’est fini ?

— Mais t’es qui toi ?

— Le frère de Sophie, je vais te donner un petit conseil, fiche la paix à ma sœur avant que je ne m’occupe de ton cas. Si j’apprends encore une fois que tu t’en prends à elle, tu vas le regretter.

— Ta pétasse de sœur m’a piqué mon mec.

— Pas que je sache… alors tu l’oublies, pas d’appel, pas de SMS, pas de photos ni de video, pigé ?!

— J’en ai rien à foutre de ta gueule ! Et elle raccrocha.

Mathias remit les cartes à leur place d’origine et garda en mémoire le numéro de Justine sur son propre smartphone. Il retourna dans sa chambre et alla prendre une douche à son tour. Il retrouva sa sœur à la cuisine attablée avec sa mère devant un bol de soupe pho.

— Votre père rentre demain, j’aimerais bien qu’il ne soit pas obligé de se faire encore du souci pour ses enfants alors qu’il est à des milliers de kilomètres pour son travail. Et puis ces cheveux, tu vas aller chez le coiffeur et me faire enlever ça !

— Maman ! Non !

— Quand je te dis quelque chose, tu obéis !

— Laisse-là, ce ne sont que des cheveux ! Et Sophie est superbe comme ça, arrête de vouloir la couver tout le temps, tu l’étouffes !

— Mathias !

— Quoi Mathias ? Tu veux faire comme avec moi ? Papa et toi vous ne m’avez pas assez étouffé, il faut que vous fassiez les mêmes erreurs avec elle ? s’emporta Mathias. Oh vous nous avez toujours donné tout ce dont on avait besoin, mais il ne fallait surtout pas avoir la moindre initiative. À chaque fois, il a fallu que je vous mette devant le fait accompli. Il n’y a que la musique et encore, si papa n’avait pas insisté nous n’en aurions jamais fait. À croire que tu avais peur de je ne sais quoi ou peut-être que c’est Pascal qui te dérangeait. Il aurait fallu que je joue du classique. Tu ne voulais pas que je joue dans un groupe, vous ne vouliez pas que je fasse ceci ou cela et c’est pareil avec elle. Tu vas faire quoi, lui choisir aussi avec qui elle devra se marier ?

— Bien sûr que non, tu exagères, nous voulons que le meilleur pour nos enfants !

— Hé bien il est temps de nous faire un peu confiance !

— Oh oui je vois ça. Tu fugues, tu te drogues…

— C’est sûr qu’en jugeant sans cesse je vais te faire confiance, te dire ce que je pense. Peut-être que si vous aviez été un peu plus à l’écoute, je n’en serais pas arrivé là.

— Bientôt, tu vas nous accuser de maltraitance pendant que tu y es.

— J’ai jamais dit ça, mais il faudrait qu’on soit les petits enfants parfaits qui font exactement tout ce que vous voudriez, mais ça marche pas comme ça. Sophie n’a rien fait de mal. Tu veux quoi ? Qu’elle recommence elle aussi, elle a voulu mourir une fois, ça ne t’a pas suffit ?

— Parce que vous croyez que votre père va laisser passer ça ?

— On verra bien ! Mais en attendant que papa rentre, lâche-la un peu.

Pendant l’altercation entre sa mère et son frère, Sophie mangeait en silence. Ces dernières années, il n’y avait qu’elle qui ait pris la défense de son frère, lui la plupart du temps se montrait soit indifférent soit odieux. Il y avait tellement longtemps qu’il n’y avait plus eu cette complicité entre eux.

Lan Anh grommela et changea de sujet.

— Demain tu retournes en cours, dit-elle en se retournant vers sa fille, hors de question de manquer un jour de plus.

— Je n’en avais pas l’intention… et Mathias il revient quand ?

— Ton frère doit voir le médecin et le psy d’abord.

— Et j’ai rendez-vous quand ? J’ai le bac à passer je te rappelle ! Je voudrais y retourner dès mercredi.

— Je dois trouver un médecin, la plupart ne prennent plus de nouveaux patients.

— Je m’en fiche, je ne veux plus prendre leurs cochonneries…

— Anh Dũng… dit Sophie sur un ton de reproche en posant sa main sur le bras de son frère.

— Ouais, ouais je sais, ça va être dur… Ne t’en fais pas pour moi frangine !

— Le docteur a dit…

— Je m’en fous de ce qu’il a dit… mercredi je reprends les cours et les répétitions avec Iwan et Stan.

— Mais…

— Tu crois que c’est en restant cloîtré à la maison avec toi que ça va aller mieux ? J’étouffe ici !

Sophie prit la main de son frère et la serra doucement.

— Tu sais maman, il a raison.

Lan Anh repoussa son assiette et soupira, elle se leva et commença à débarrasser. Ses enfants l’aidèrent et au moment de remonter, Mathias l’informa de la venue de Stan.

— OK, je lui dirai de te rejoindre. Au fait, ça serait gentil de tous les inviter le week-end prochain pour leur aide.

— Oui ça serait pas mal, ses parents ont l’air cool.

— J’ai du travail, je monte bosser, tu pourrais demander à Iwan de te filer le boulot que tu as en retard.

— Ouais bonne idée.

Sophie profita de ces quelques heures pour s’avancer. Surtout, elle espérait éviter de voir les frères Jarosz, surtout le cadet. Vers dix-sept heures, sa mère frappa à la porte et lui proposa de venir la rejoindre sur les bords de la piscine. Comme elle avait terminé son travail, elle accepta, Sophie passa un maillot une pièce noir, ainsi qu’un paréo multicolore. Elles furent bientôt rejointes par Mathias.

— Tes copains ne viennent pas ?

— Si, mais Stan finit à 18 H. Iwan m’a dit qu’il faisait un crochet chez lui pour récupérer le travail de mes jours d’absence après il ira chercher son frère et ils viendront directement ici.

— Vous ne pouvez pas tout informatiser ? demanda Sophie.

— Il l’a fait en grande partie, mais il m’a dit qu’il avait un truc à voir.

— S’ils veulent bien rester dîner avec nous, je vais faire des pattes sautées proposa leur mère.

— Ils ont sans doute du travail maman… ils n’auront peut-être pas le temps, tu sais.

— On verra.

Les Nguyễn Văn Lô gouttèrent encore un peu à cette fin d’après midi au bord de la piscine jusqu’à ce que la sonnette retentisse.

— Bougez pas, j’y vais ! annonça Mathias. Il attrapa au passage la première serviette venue et l’enroula autour de ses reins avant d’aller ouvrir la porte à ses copains. Sur le perron se trouvaient les deux frères Jarosz.

— Salut mec ! Hé bien il y en a qui ne s’emmerdent pas pendant que les autres sont en cours.

— Comme tu vois !

— Tiens voici les cours que tu m’as demandés.

— Tu voulais me voir ? demanda Stan.

— Ouais, j’ai quelques petites choses à voir avec toi. Ça ne te dérange pas Iwan si on discute en privé quelques minutes ?

— Pas de problèmes, on va peut-être aller dire bonjour à ta mère…

— Elles sont sur le bord de la piscine… au fait, ma mère voulait vous inviter à manger ce soir…

— OK, mais on ne voudrait pas rentrer trop tard, on a cours demain.

Les jeunes gens s’approchèrent de la piscine où ils trouvèrent les deux femmes drapées dans des paréos colorés confortablement installées sur les transats. La mère de Mathias les accueillit et réitéra son invitation, pendant que Sophie demeurait silencieuse, retranchée derrière ses lunettes de soleil. Les garçons la saluèrent et elle répondit d’un geste de la main. La manière dont Stan la dévorait du regard n’échappa pas à son frère.

— Tu viens ?

Stan et Mathias se rendirent dans la chambre de ce dernier, pendant que Lan Anh appelait Rosa pour lui dire que ses fils restaient manger. Elle promit qu’ils ne rentreraient pas trop tard. Iwan demeura auprès de Sophie, mais celle-ci ne décrocha pas un mot.

— Qu’est-ce qu’il y a ?

— Stan, t’es un mec sympa, mais fiche la paix à ma sœur. Ne l’approche plus !

— Pourquoi ? Qu’est-ce qui se passe ?

— Sophie m’a tout raconté, elle m’a parlé de Justine.

— Ah… Justine… mon ex…

— Ouais… je l’ai appelé, elle est complètement dingue. Je te jure que si elle approche Sophie et lui fait le moindre mal, elle le regrettera.

— Parce que tu crois que je vais la laisser faire ?

— Sinon, c’est chouette ce que vous avez fait pour elle, si mes parents savaient, surtout ma mère, elle en ferait toute une histoire et Sophie ne pourrait même plus bouger une oreille. Tes parents sont bien.

— On fait tout ce que l’on peut pour qu’elle puisse avoir la paix.

— Ma sœur n’avait pas besoin de ça… je suppose qu’elle t’a parlé de Kim…

— Oui, je sais. Écoute, je n’ai jamais voulu tout ça. Cette fille est instable, ça fait plus d’un an que l’on a dû en faire appel à la justice, elle me harcèle depuis que l’on a rompu.

Stan montra à son ami les nombreux SMS dont elle l’inondait, les MMS pleins de photos érotiques, de vidéos… qu’il supprimait sans les regarder. 

— Mais elle est vraiment malade, c’est quoi ce look ? Elle veut ressembler à ma sœur ?

Mathias rendit son téléphone au chanteur en lui désignant le nouveau MMS qui venait d’arriver où on voyait Justine, les cheveux noir et munie de lentilles modifiant la couleur de ses iris.

— Putain c’est pas vrai ! Je ne sais plus quoi faire avec c’te folle.

— Sophie m’a expliqué, c’est vraiment pas cool ce qu’elle t’a fait, mais vu ce que mon ex a fait subir à ma sœur, je ne veux pas que ça recommence. J’ai été assez con pour laisser-faire, je le serais encore plus si je laissais cette folle faire parce que vous êtes ensemble. Alors, s’il te plaît laisse tomber et oublie un peu Sophie.

— Tu étais prêt à tout pour Kim, non ?

— Ouais !

— Je suis prêt à tout pour ta sœur, je suis amoureux, je ne veux pas d’une autre fille. Désolé, mais je ne peux pas laisser tomber sauf si j’étais certain qu’elle ne veuille vraiment pas de moi, mais ce n’est pas le cas.

— Ah ouais, qu’est-ce que tu ne comprends pas quand on te dit non ?

Mathias plaqua Stan au même instant contre le mur, ses doigts refermés sur sa gorge. Le cadet des Jarosz ne sourcilla pas pour autant.

— Si Justine n’avait pas foutu la merde, on n’aurait pas cette discussion. Je ne vais pas rentrer dans les détails, j’ai tenu ta sœur dans mes bras, je sais de quoi je parle. Sophie et moi ce n’est pas une passade ! Tu permets ?

Mathias relâcha l’autre adolescent et Stan sortit son smartphone de sa poche, ouvrit le dossier des photos et sélectionna un des nombreux clichés de Sophie et lui, beaucoup d’entre eux venaient des envoies de Justine, mais, lui et Sophie avait fait un selfie alors qu’ils étaient dans la voiture d’Iwan. Il tendit le téléphone à Mathias. Tiens ! Les autres sont bien trop personnelles pour te les montrer !

Mathias découvrit la photo où sa sœur, la tête contre Stan semblait très heureuse.

— Tu peux en regarder certaines si tu veux, ce n’est pas moi qui les ai prises… la plupart viennent de Justine… mais je ne suis pas certain que ta sœur apprécie…

— OK ça va j’ai compris. Mais je te préviens, si tu fais la moindre crasse à ma frangine, je te refais le portrait. Si Justine s’en prend à elle, elle aura affaire à moi et toi aussi.

— Tu n’as rien à craindre de ma part, je n’ai jamais forcé qui que ce soit et si je dois attendre, j’attendrais.

— T’as intérêt Sophie n’a que seize ans.

— Elle aura dix-sept ans le mois prochain et je n’ai pas vingt ans de plus qu’elle…

— T’as quel âge au juste ?

— Dix-sept, j’aurais dix-huit ans en mars.

— Je te croyais plus vieux.

— Le vieux c’est Iwan, il a 20 ans.

— Ah quand même, mais qu’est ce qu’il a foutu pour avoir vingt ans en term ?

— Changement d’orientation, il a passé un bac pro de BTP puis il a voulu reprendre un cycle général. Il n’y a que moi qui ai redoublé ma seconde, mais c’était un choix personnel avant je n’avais pas pris musique et j’ai préféré demander à redoubler ma seconde pour avoir toutes les bases des cours.

— Ah ok. Marrant ça j’ai fait la même chose sauf que j’ai aussi loupé mon bac… j’étais en cure de désintox pendant les exams… j’étais pas en état de le passer.

— On a pas vraiment eu l’occase de faire vraiment connaissance… ce que l’on sait de toi, c’est par ta sœur. Tu verras, on n’est pas des méchants, même si au lycée en ce moment c’est pas ma fête. Je me fous de ce que les gens disent, mais je te préviens, toujours grâce à Justine je m’en prends plein la gueule.

— Sophie m’a dit.

— C’était pour ça que tu voulais me voir ?

— Ouais… au fait pour rejoindre le groupe ça marche toujours ?

— Bien sûr ! Je n’ai qu’une parole, je t’ai dit : c’est OK. Au fait ta guitare, tu veux qu’on essaie de la réparer ?

— Non, si tu la veux, prends-la, je ne veux plus la voir. … Cette fille, Kim, elle m’a foutu en l’air, maintenant je ne sais plus si je l’aime ou si je la hais.

— Si elle était devant toi qu’est ce que tu ferais ?

— J’en sais rien, je l’ai dans la peau et je me déteste pour ça. Et toi Justine ?

— Je lui foutrais mon poing dans la gueule, je n’ai jamais aimé Justine, c’était juste une belle fille à baiser. Je me suis très vite rendu compte de ce qu’elle est… Même à mon pire ennemi, je ne lui souhaite pas de sortir avec elle.

— Tant que ça ?

— Ouais tant que ça… on n’était pas du tout dans le même délire elle et moi, même au lit. C’est une tordue !

— OK, bon on va rejoindre Iwan et ma sœur ?

— Yep !

— Mais souviens-toi, on ne fait pas de mal à ma petite sœur, je n’ai plus rien à perdre… et crois-moi il vaut mieux m’avoir comme pote !

— Ça va ! J’ai compris ! Et moi je ne laisserais personne lui faire du mal, j’ai ta sœur dans la peau comme toi pour Kim.

Quand ils redescendirent au jardin, ils trouvèrent Iwan en grande conversation avec Lan Anh, quant à Sophie elle était remontée dans sa chambre.

— Je vous laisse les jeunes, au fait vous mangez à la maison, j’ai appelé Rosa.

— Merci m’man !

Il n’y avait que quelques minutes que madame Nguyễn Văn Lô était dans la maison quand les trois garçons virent débouler Sophie au bord des larmes, le smartphone à la main.

— J’en ai marre ! Fais quelque chose ! ordonna-t-elle à Stan tandis qu’elle mettait le haut-parleur et lui tendait l’appareil.

La voix de Justine retentit menaçante, injurieuse. Il prit le Xiaomi rose et s’adressa à son ex petite amie.

— Tu vas lui foutre la paix ? Arrête ça tout de suite Justine. Tu approches de Sophie, tu l’appelles encore une fois ou quoique ce soit d’autres, je vais me déplacer et te passer l’envie de continuer ton harcèlement !

— On va se déplacer… renchérit Mathias.

Justine raccrocha non sans hurler un « salaud ».

Sophie était au bord de la crise d’hystérie, Mathias voulut prendre sa sœur dans ses bras, mais Stan l’avait devancé. Les regards des deux jeunes hommes se croisèrent, se jaugèrent un instant. Le cadet des Jarosz avait bien en mémoire la menace à peine voilée du frère de la jeune fille. Il la serra contre lui et les deux autres s’éloignèrent les laissant en tête à tête. Stan caressait doucement le dos et la tête de l’adolescente maintenue contre son torse où elle pleurait. Il posa son menton sur le dessus de son crâne et ils restèrent enlacés quelques minutes jusqu’à ce qu’un peu calmée, elle le repousse.

— Non Stan, on ne peut pas être ensemble, elle sera toujours là à tout pourrir. Je crois que je vais demander à mes parents de changer de lycée.

— Non !

Il prit le visage de Sophie entre ses mains et plongea son regard dans celui de la jeune fille. Comme à chaque fois, il peinait à maîtriser ses désirs face à elle.

— Dis-moi que tu ne veux pas de moi, que tu ne ressens rien ?

— Je… ce n’est pas ça, elle…

Lorsque Stan se pencha vers elle et effleura ses lèvres, Sophie ferma les yeux, elle aimait ses baisers, ses caresses et comme elle avait dit à son frère tout était confus pour elle. La bouche de Stan glissa vers son oreille et lui murmura qu’il l’aimait, qu’il était fou d’elle. Quand il revint à ses lèvres, ils échangèrent un baiser plein de passion, torride.

— Laisse-moi du temps Stan, règle tes problèmes avec Justine… tant qu’elle sera là, elle nous pourrira l’existence.

À cet instant, le jeune homme prit sa décision. Il allait régler le cas de son ex. Quand ils revinrent vers Iwan et Mathias, ce dernier adressa un regard à Stan, un regard qui lui promettait de s’occuper de son cas si Sophie devait pâtir encore de son histoire avec cette jeune femme déséquilibrée. L’adolescente était perdue, tiraillée entre ses sentiments pour le cadet des Jarosz, ses craintes face à ses émotions, la terreur que lui inspirait Justine. Et Stan qui paraissait faire semblant de ne pas comprendre. Elle avait peur aussi du jeune homme, de sa réputation auprès des filles. Sophie craignait de se retrouver le cœur en miettes.

Quand sa mère les appela pour passer à table, ce fut un soulagement et plus encore lorsqu’une fois le repas fini, les deux frères prirent congé.

Dès que la Clio d’Iwan démarra, Stan se retourna vers son frère.

— Attends, je voudrais régler le problème de Justine, ça te dérange si on ne rentre pas tout de suite ?

— Qu’est ce que tu veux faire ?

— Avoir une discussion face à face.

— OK, pourquoi pas.

Stan envoya aussitôt un SMS à Justine lui demandant de le retrouver près du stade Pierre Dupont, sur l’un des bancs de l’ancien terrain de pétanque. Justine habitait le quartier et y serait avant eux. Il reçut la réponse sans tarder.

« Qu’est ce que tu veux ?

Je voudrais qu’on discute ! Mais pas au téléphone.

OK, je t’attends sur le banc près du premier pont, on sera tranquille.

OK je serais là d’ici 10 min un quart d’heure tout au plus. »

— Elle a accepté ?

— Oui on la retrouve au parc près du stade Pierre Dupont.

— OK, ça marche ! Préviens les parents qu’on rentre pas tout de suite à cause de Justine.

Stan s’exécuta.

— Ne rentrez pas trop tard.

— On ne sera pas bien loin, on va au stade Pierre Dupont.

En effet, le Stade Pierre Dupont et le petit espace boisé le long du ruisseau permettait de se promener et d’avoir un endroit tranquille. Justine habitait de l’autre côté de la voie rapide, dans l’un des pavillons derrière la cité de Bien-Assis. Un ensemble d’immeubles et de tours battis à la fin des années 60. Quant aux Jarosz, ils vivaient pas bien loin non plus dans la zone pavillonnaire à un bon kilomètre de la cité.

Iwan se gara quelques minutes plus tard sur le parking près du stade. Les deux jeunes hommes descendirent du véhicule et s’avancèrent vers l’espace boisé. Ils ne tardèrent pas à distinguer la silhouette de Justine assise sur le banc qu’elle avait indiquée.

— Je te laisse, je vais m’asseoir un peu plus loin, je ne fais pas confiance à cette fille.

— De quoi tu as peur ?

— J’en sais rien, à mon avis elle est capable de te tirer dessus ou d’avoir un couteau… Méfie-toi.

Stan mit une tape affectueuse sur l’épaule de son frère et s’avança vers Justine qui se leva à son arrivée. Comme toujours, elle était impeccable jusqu’au bout des ongles, pas une mèche de ses cheveux noirs ne dépassait, elle avait même revêtu une jolie robe un peu sexy qui dévoilait ses jambes longues et fines et mettait en valeur sa poitrine ronde. Justine était une belle femme parfaitement consciente de son effet sur la gent masculine, sauf qu’elle n’avait plus aucun attrait pour Stan et tous ses efforts pour lui ne servaient à rien. Il la trouvait jolie, mais froide et ne ressentait aucun désir pour cette jeune femme. Quand il la voyait même, il se demandait ce qui avait pu l’attirer à part sa plastique.

Elle s’approcha de lui, charmeuse, prête à passer ses bras autour de son cou, mais il la repoussa encore une fois.

— Mon nouveau look ne te plaît pas ?

— T’es complètement malade ! Tu crois que c’est en tentant de ressembler à Sophie que je vais m’intéresser à toi ? Viens, marchons !

Le couple se dirigea vers le petit pont enjambant le ruisseau et emprunta le sentier arboré, les rendant invisibles depuis la route ou le stade à cette heure tardive. La nuit leur permettait de se faire discrets. Iwan ronchonna et décida de quitter son banc pour suivre les deux jeunes gens. Il distinguait à peine leur silhouette, mais pensait pouvoir intervenir rapidement en cas de problèmes.

Justine voulut prendre la main de Stan, mais celui-ci se dégagea et la saisit par le bras de manière brusque.

— Que veux-tu Stan ? demanda la jeune fille se rendant compte qu’il n’était pas là pour ses beaux yeux et qu’elle ne gagnerait rien à vouloir le charmer.

— Laisse Sophie tranquille !

— Tu étais encore avec cette traînée, je vais tuer cette pute! hurla-t-elle.

— Ça suffit Justine ! Arrête ça ! Il n’y a rien avec Sophie, mais toi et moi c’est fini ! Tu m’entends ? FINI !

Justine se retourna, des larmes de rage inondaient ses joues fardées, elle frappa Stan sur le torse en hurlant des menaces, hystérique, elle se déchaînait sur lui, refusant la vérité. Excédés Stan lui asséna une paire de gifles. Justine chancela et se rua telle une furie sur son ancien amant. Le jeune homme tenta d’éviter les coups. Malgré la différence de taille, Justine n’y allait pas de main morte, elle voulut se saisir de ses cheveux et Stan pour se défendre lui envoya un direct en pleine face. La jeune femme partit en arrière et tomba sur le sol terreux jonché des premières feuilles de l’automne. Devinant la scène, Iwan accourut. Il trouva la jeune femme étendue sur le sentier, inconsciente.

— Stan ! Qu’est-ce que tu as fait ? Mais tu es fou !

Il se pencha sur le corps inerte, prit le pouls et rassuré de le sentir, il s’apprêtait à appeler les secours quand il vit son frère s’en aller.

— Stan ! Stan !

Il courut derrière son cadet et le saisit par le biceps.

— Où tu vas ?

— Je rentre !

— Mais Justine…

— Quoi Justine ? Elle n’est pas morte ?

— Non…

— Dommage, elle me foutrait la paix ! Je te jure, un jour je vais la butter !

— Mais enfin, elle a peut-être une commotion, elle va peut-être ne jamais se réveiller, tu as perdu la tête ?

— Non ma tête va très bien, je me fous de Justine. Tu crois qu’elle s’est posé la moindre question quand elle m’a drogué et violé ? Si vous n’étiez pas arrivé c’est autour de mon cercueil que tu viendrais pleurer pas sur cette pétasse ! Qu’est-ce qu’il te faut ? Te rappeler ce qui s’est passé ? J’étais en détresse respiratoire sans vous je serais mort aujourd’hui ! MORT ! Tu entends ? MORT Alors, elle peut crever, j’en ai rien à foutre. Comme ça elle me foutra peut-être la paix !

— Ça pourrait nous coûter cher !

— Mais t’inquiète pas ! Tu fais ce que tu veux, mais moi je rentre.

Iwan soupira, mais suivit son frère jusqu’à la voiture, ils rentrèrent tout de suite. Cinq minutes plus tard, la Clio franchissait le portail des Jarosz. Iwan avait lourdement insisté pour que Stan explique à ses parents ce qui s’était passé. Quand ils entendirent son récit, la réaction ne se fit pas attendre.

— Mais tu es tombé sur la tête et toi ça ne vaut pas mieux ! Comment as-tu pu laisser ton frère faire pareille bêtise ?

Iwan baissa la tête et resta silencieux.

— J’en ai marre, combien de temps elle va me pourrir encore la vie, menacer, insulter Sophie ? C’est devenu sa tête de Turque. Justine l’appelle n’importe quand pour l’insulter, elle la harcèle et vous voudriez que je reste sans rien faire ? Après ce qu’elle m’a fait ? Maintenant, elle essaie de ressembler à Sophie, la prochaine fois ce sera quoi ? Cette fille est malsaine. Putain pourquoi j’ai été la baiser !

— On a jamais dit ça, mais il faudrait réfléchir avant de faire n’importe quoi ! Qu’est ce que vous aviez en tête tous les deux ? Justine aurait pu se tuer en tombant. Tu veux foutre ta vie en l’air ? Et si tu pensais avec ta cervelle au lieu de te servir de ce que tu as entre les jambes, nous n’aurions pas cette discussion, on va aller voir où se trouve cette jeune fille et nous en rediscutions à notre retour, les invectiva leur père.

— Je me suis défendu !

— Qu’est-ce que vous aviez besoin d’aller là-bas ?

Leurs parents s’en allèrent et Iwan demeuré jusque là silencieux attendit que la voiture démarre et se tourna vers Stan :

— On va prendre cher à cause de tes conneries ! Tu peux être sûr qu’ils ne vont pas nous louper !

— Que voulais-tu que je fasse ? Que je la laisse me taper dessus ? Toi aussi tu vas t’y mettre ?

— Tu les cherches !

— Quoi je les cherche ?

— Le paternel n’a pas tout à fait tort… tu réfléchis avec ta queue et pour le reste tu t’en fiches… Je t’avais dit de ne pas sortir avec cette fille, mais non il a fallu que tu la sautes ! C’est pareil pour Sophie, je t’avais prévenu… ne me dis pas que Mathias t’a fait des civilités, je n’ai pas eu l’impression qu’il était super ravi quand il t’a demandé à te parler. Et le groupe, il va devenir quoi ? Tu comptes t’envoyer toutes les groupies ?

— Non, mais ça va pas ? Voilà que maintenant j’ai petit père la vertu… je te rappelle que tu n’es pas le dernier à changer de fille tous les quatre matins !

— Certes, mais je ne m’envoie pas tous les culs qui passent. Si tu continues comme ça, tu vas devoir choisir… Le groupe ou tes parties de jambes en l’air ! On a trouvé un super guitariste, tu ne vas pas tout gâcher !

— Voilà autre chose maintenant !

De rogne Stan monta dans sa chambre et s’y enferma malgré les vindictes de son frère.

— Stan !

Monsieur Jarosz gara sa voiture à son tour près du parc, prit une torche et se rendit avec sa femme à l’endroit où Stan avait prétendu s’être disputé avec Justine, la jeune fille n’y était plus, par acquit de conscience ils fouillèrent les bords du ruisseau, ne trouvant rien ils continuèrent la promenade. Distinguant à peine une silhouette sur un des bancs à l’ombre de grands chênes, ils s’avancèrent et trouvèrent Justine assise seule sur le siège de bois. Lorsqu’il éclaira son visage, les larmes ruisselaient sur ses joues, ses cheveux en bataille étaient parsemés de feuilles mortes.

— Justine ?

— Monsieur Jarosz ?

Rosa serrait les poings, l’envie de gifler la jeune femme à son tour était forte après tout ce qu’elle avait fait.

— Bon tu sembles aller bien, lui répondit Bohdan. J’aimerais que tu cesses d’importuner mon fils et ses amis. Si tu cesses tes manigances, ton espionnite et tes accès de parano, on retirera nos plaintes pour harcèlement ; quant au… viol de Stan on ne peut pas passer outre. Il ne tient qu’à toi de mettre fin à tout cela.

— J’aime Stan… et…

— Tu es jeune et Stan n’est qu’un gamin, tu pourras trouver un jeune homme ailleurs, change de ville et si tu as besoin d’aide, je peux t’aider, mais oublie notre famille.

Justine se leva comme mue par un ressort et se mit à hurler comme elle l’avait fait peu de temps avant contre Stan.

— Faut vous calmer jeune fille ! s’agaça Rosa.

— Oh toi la vielle pute, ferme ta gueule !

Le sang de Rosa ne fit qu’un tour et c’est son mari qui intercepta le coup que sa femme s’apprêtait à donner à la jeune fille.

— Oh oh, on se calme ! Monsieur Jarosz ceintura la folle furieuse et l’obligea à se rasseoir. Tu devrais te faire soigner !

Elle hurla de plus belle, hystérique.

— Rentrons Bohdan, il n’y a rien à en tirer ! Il faut l’enfermer ! Cette fille est complètement folle. Demain, j’appelle ses parents !

Les Jarosz abandonnèrent Justine sur le banc et s’en allèrent, se disant qu’ils avaient fait leur devoir.

— Cette fille a des soucis psychologiques, il faut qu’elle se fasse soigner, ce n’est pas normal de se comporter ainsi. Punaise, ça m’a démangé de lui en coller une.

— Ne m’en parle pas. Bon il faut qu’on se décide pour nos deux lascars…

— Je me rangerais à ton avis, affirma Rosa en posant sa main sur celle posée sur le levier de vitesse.

Quelques instants plus tard, monsieur Jarosz se gara dans l’allée de la villa. Une fois entrée dans la maison il appela ses fils et tous quatre se rendirent dans le bureau. Bohdan appuyé contre le secrétaire Rosa dans le fauteuil derrière celui-ci.

— Asseyez-vous, leur ordonna-t-il en désignant deux sièges.

Les deux frères prirent place en attendant le verdict parental.

— Votre mère et moi avons pris notre décision. Ce que vous avez fait est grave, même si Justine est comment dire, pénible, et que ce qu’elle a fait aurait dû l’envoyer en prison, la laisser sur un sentier en pleine nuit alors qu’elle aurait pu avoir des complications, ce n’était vraiment pas malin. Moi aussi j’ai eu envie de lui tordre le cou, mais on ne peut pas faire n’importe quoi.

— Papa…

— Il n’y a pas à discuter, vous vous êtes comporté comme les derniers des andouilles ! Je comprends, ne vous dites pas le contraire, mais il y a une plainte contre elle et ça pourrait se retourner contre toi. Imagine qu’elle porte plainte pour coups et blessures. Disons que tu as des circonstances atténuantes… le week-end prochain, vous serez privés de sortie et vous allez venir bosser avec moi samedi, il y a des travaux à faire dans la maison de campagne.

Ladite maison de campagne était celle des grands-parents de Bohdan, il en avait fait une belle maison de campagne de cette ancienne ferme en pierres. De temps en temps, la famille y passait le week-end et quand les enfants désiraient recevoir des amis, elle servait de gîte pour ces jeunes fêtards. La demeure isolée permettait de ne pas déranger de potentiels voisins.

— Mais la répétition…

— N’insiste pas parce que vous pourriez vous retrouver punis pour plusieurs week-ends.

— OK… on viendra samedi… et mercredi on pourra aller répéter ?

— Non! Votre père vous trouvera bien de l’occupation !

— Oui maman !

— Allez foutez le camp, allez dans vos chambres et toute la semaine interdiction de sortir ou d’aller voir qui que ce soit !

Catégories : Children of Styx

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